Could we speak the language of dolphins?

Format: Vidéo | Speaker : Denise Herzing | Media Company : TED | Voir : TED

Depuis plus de 30ans, Dr. Denize Herzing passe ses étés aux Bahamas à étudier le langage d’un groupe de dauphins dans leur milieu naturel et elle passe sur la scène de TED pour faire le point de l’avancé de ses recherches.
Dans son introduction elle pose la question : « mais en vrai, que savons-nous sur l’intelligence des dauphins ? »
Puis elle commence à répondre à sa propre question : « On sait que leur rapport cerveau / corps, qui est une mesure physique de l’intelligence, arrive en 2ème position, après celui des êtres humains. D’un point de vue cognitif, ils peuvent comprendre des langages créés artificiellement. Ils réussissent le test du miroir, ils ont donc conscience d’eux-mêmes. Et dans certaines régions du monde, ils utilisent des outils, comme des éponges pour chasser les poissons. Mais il reste une question majeure : ont-ils un langage, et si oui, que se racontent-ils ? »
Je vous laisse découvrir sa présentation…
Mais je veux attirer votre attention à : « On sait que leur rapport cerveau / corps, qui est une mesure physique de l’intelligence ». Ceci est un raccourci comme nous l’avons vu dans l’article sur les « cerveaux ». Dans son livre « The Human Advantage », Dr. Suzana Herculano Houzel dresse un tableau plus précis. Néanmoins, son livre date de 2016 alors que cette vidéo date de 2013… donc, il n’est pas anormal que l’information ne soit pas plus précise ou c’est simplement un abus de langage vu que nous sommes dans un environnement de « pop science ».

Pour être un peu précis

Il est vrai que le quotient d’encéphalisation du dauphin est légèrement supérieur à 3, c’est supérieur à n’importe quel autre primate à l’exception des humains.
L’utilisation de ce quotient comme indicateur d’intelligence a déjà été réfuté par Gerhard Roth et Ursula Dicke dans l’article scientifique : Evolution of the brain and intelligence.
Résumé de l’article : « L’intelligence a beaucoup évolué indépendamment chez les vertébrés. Les primates, les éléphants et les cétacés sont supposés être plus intelligents que les mammifères «inférieurs», les grands singes et les humains plus que les singes et les humains plus que les grands singes. Les propriétés cérébrales considérées comme pertinentes pour l’intelligence sont la taille (absolue ou relative) du cerveau, du cortex, du cortex préfrontal et du degré d’encéphalisation. Cependant, les facteurs qui ont une meilleure corrélation avec l’intelligence sont le nombre de neurones corticaux et la vitesse de conduction, en tant que base de la capacité de traitement de l’information. Les humains ont plus de neurones corticaux que les autres mammifères, bien que légèrement plus que les baleines et les éléphants. L’intelligence exceptionnelle des humains semble résulter d’une combinaison et d’une amélioration des propriétés des primates non humains, telles que la théorie de l’esprit, l’imitation et le langage, plutôt que de propriétés «uniques». »

Mon opinion

Il est préférable d’ajouter un soupçon de scepticisme quand des généralisations de ce genre apparaissent dans vos recherches. Car Herculano-Houzel montre que c’est le nombre de neurones qui est important pour notre analyse, plutôt que la taille du cerveau. En plus, il est important de savoir combien de neurones dans quelle structure du cerveau, car il y a une différence quand l’intelligence est issue du système 1 ou du système 2.
A ce niveau, je préconise de croire aux expériences spécifiques que Dr. Denise Herzing présente dans ses études, mais garder un regard sceptique sur les généralisations au niveau de l’intelligence : par exemple, il faut croire que les dauphins ont des prénoms individuels auxquels ils répondent quand un autre congénère les appelle ou même quand un haut-parleur émet la séquence sonore équivalente. De là à dire qu’ils utilisent des outils, il me parait exagéré de penser qu’il confectionne ses outils…
Mais bon, les expériences continuent et il faut garder l’esprit ouvert…